Elene Usdin

Née à Paris et vivant entre Paris et Bruxelles, Elene Usdin est une artiste française protéiforme. A la fois photographe, dessinatrice, illustratrice et autrice de bande dessinée. Elene Usdin est diplômée en 1996 de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, où elle se spécialise en graphisme et en image animée.
Elle débute sa carrière comme peintre sur le film Pola X de Léos Carax et se lance parallèlement dans l'illustration de presse et de livres jeunesse, collaborant avec des médias comme Télérama et des éditeurs tels que Le Seuil et Actes Sud.
Son travail photographique se distingue rapidement, et en 2006, elle remporte le Prix Picto de la Jeune Photographie de Mode. En 2013, sa monographie publiée aux Éditions Contrejour marque un tournant dans sa carrière. Elle continue de travailler de manière pluridisciplinaire, collaborant avec des institutions comme la Fondation Lafayette Anticipations et l’Opéra du Rhin.
En 2020, elle publie un projet photographique sur Détroit, témoignant de son intérêt pour les transformations sociales et urbaines. En 2021, son premier roman graphique, René.e aux bois dormants, inspiré de la rafle des Native Americans au Canada, remporte plusieurs prix prestigieux.
Son œuvre est régulièrement exposée dans des lieux prestigieux, comme au Musée Royal d’Art et Histoire de Bruxelles, reflétant la diversité et la richesse de sa pratique artistique.
 
L'EXPOSITION LES ENTRAILLES
L'exposition d'Elene Usdin plonge les visiteurs dans une atmosphère onirique et saisissante, où le mythe antique se mêle à un univers contemporain et cauchemardesque. En 362 avant J.-C., Marcus Curtius se jette dans un gouffre béant de la Place du Forum pour sauver Rome. Ce sacrifice, évoqué dans l’exposition, rencontre l’histoire moderne de la ville, où l’artiste imagine un Hadès contemporain, peuplé de créatures étranges et d’ombres inquiétantes.
À travers une scénographie riche, Elene Usdin explore les thèmes du chaos, du sacrifice et des portes de l’enfer, en se référant aux créatures infernales de Jérôme Bosch et au Chronos de Goya. Ces références visuelles et historiques nourrissent un corpus artistique où l'artiste tisse une trame narrative complexe, peuplée de figures énigmatiques et de masques dramatiques, autant de symboles d’une civilisation aux portes de l’abîme.
L'exposition dévoile une sélection d'œuvres réalisées entre 2003 et 2024, qui prennent vie à travers des dessins, de grandes peintures et des installations, et viennent dialoguer avec le projet "Inventaire(s)". La collaboration avec les tricoteuses de la Ville de Saint Gratien (association La laine et les étoiles) et la création sonore de Joseph Boni Siran apportent une dimension supplémentaire à cette exposition, où chaque pièce semble être un pont entre le passé mythologique et le présent urbain.