WINSHLUSS

WINSHLUSS
Vincent Paronnaud, alias Winshluss, est né en 1970 à La Rochelle. Artiste pluridisciplinaire, il navigue entre bande dessinée, animation, cinéma, musique et arts plastiques. Il est notamment coréalisateur avec Marjane Satrapi du film Persepolis, qui reçoit le Prix du Jury au Festival de Cannes 2007, et auteur du roman graphique Pinocchio (2008), salué par le Fauve d’Or du Festival d’Angoulême.

Son œuvre, souvent provocante, se distingue par un trait acéré, un humour noir corrosif et une capacité à détourner les codes populaires et enfantins pour mieux en révéler la violence cachée. Il a exposé dans des lieux majeurs comme le musée des Arts Décoratifs de Paris, la galerie Anne Barrault ou encore la Collection Lambert à Avignon.

Winshluss s’inscrit dans une tradition critique et subversive du dessin, entre culture alternative, satire politique et esthétique trash. Il collabore régulièrement avec le monde du cinéma, de l’édition et de la musique, tout en développant une œuvre plastique singulière, nourrie de références aussi variées que les comics américains, la série B, le pop art ou la culture punk.

EXPOSITION LE GOÛT DE LA MATIÈRE NOIRE

Pour cette première exposition de la saison 2025–2026, Winshluss investit l’Espace Jacques Villeglé avec Le goût de la matière noire, un projet inédit d’une quinzaine de dessins.

L’artiste y déploie un univers en tension, entre esthétique enfantine et imaginaire cauchemardesque. Des symboles pop joyeux, ici détournés, qui contrastent avec les thématiques sombres de l’exposition : destruction, violence, conformisme, haine ordinaire.

La scénographie crée un parcours confidentiel dans une vision du monde à la fois grotesque et profondément lucide. Les œuvres présentées, réalisées entre 2020 et 2025, composent une symphonie visuelle trash et colorée, où chaque image agit comme un choc visuel, oscillant entre rire grinçant et malaise.

À travers ce projet, Winshluss interroge notre capacité à fermer les yeux sur l’absurde et le tragique, tout en jouant avec les codes de la nostalgie et du divertissement. Une exposition corrosive et nécessaire, qui donne à voir la noirceur du réel à travers les couleurs criardes de l’enfance.