Présenter 40 ans de collages de Mark Brusse c’est montrer une part secrète de son œuvre, très rarement exposée. Le collage est un temps de création singulier dans son activité, à la fois pause, respiration profonde avant de reprendre un travail en cours. Un souffle difficilement explicable, une part de son Œuvre que nous allons déplier…
CRC. Comment débutent les collages, est ce que tu peux déterminer un moment précis ?
mb. Au milieu des années 70, je vivais à la Ruche dans un tout petit atelier. Je n’avais pas de place, je ne pouvais pas faire mes sculptures assemblage. Il y avait un marché à côté de la Ruche. Un marché de fruits et légumes et j’étais très attiré par leurs emballages, la couleur des papiers. Je trouvais aussi des bouts de papiers dans la rue, des listes de courses, des lettres. Je ramassais des journaux également. J’étais attiré par les titres, des photos souvent absurdes, drôles ou parfois curieuses. Du coup, je me suis dit pourquoi ne pas faire des collages ? Et c’est devenu une façon de m’exprimer. Par la suite, j’ai beaucoup voyagé et j’ai donc découvert de nouveaux papiers, de nouveaux journaux. Les collages sont souvent liés aux lieux où je me trouve.
(…)
CRC. Il y a une forme d’actualité qui est rendue, ta propre réflexion sur le monde. Peut-on dire que les collages sont à la fois un journal de bord et un journal intime ?
mb. Absolument, les deux. Ils permettent une lecture des périodes de ma vie, de mes états d’âmes successifs.